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Traitements statistiques
La correction des variations saisonnières (CVS) et des effets de jours ouvrables (CJO)
Les séries mensuelles du commerce extérieur de biens - importations, exportations et soldes - sont susceptibles d’être affectées
par des phénomènes récurrents de type saisonnier ainsi que par la composition du mois en jours ouvrables.
Par exemple, chaque mois
d’août, un creux est observé pour les séries d’importation et d’exportation. Ce creux dans l'activité économique chaque mois d’août
s’explique notamment par les nombreuses fermetures d'entreprises. Or, ces variations régulières masquent les effets de la conjoncture
économique que le statisticien cherche à mettre en évidence.
De la même façon, la composition du mois en jours ouvrables peut entraîner
des variations économiques sans lien avec les évolutions conjoncturelles. Ainsi, plus de la moitié de la hausse de 34% des exportations
de véhicules automobiles entre mai 2010 et mai 2011 est liée à la différence de composition en jour ouvrables de mai 2011 par rapport
à mai 2010 : le mois de mai 2011 se distingue des mois de mai habituels car il comporte seulement deux jours fériés qui tombent de plus
le dimanche.
Aussi, pour refléter au mieux les évolutions conjoncturelles des importations, des exportations ou du solde, on fournit
des séries corrigées des variations saisonnières et des effets de jours ouvrables (CVS-CJO).
Ce que peuvent faire les techniques statistiques
La tendance des ventes de produits chimiques est plus facile à observer en données corrigées que brutes
Corriger les séries des variations saisonnières (CVS) :
Chaque année, les courbes de l'activité peuvent présenter des pics et des creux aux mêmes moments. On attribue donc à
chaque mois un coefficient, appelé coefficient de variations saisonnières (CVS), qui le ramène à un poids moyen.
Les coefficients CVS n'ont a priori pas de raison d'être identiques d'une série à l'autre. Pour les céréales, la cadence des échanges dépend fortement du
calendrier des cultures alors que pour les biens intermédiaires, les flux sont influencés essentiellement par l'activité économique.
Le phénomène de saisonnalité s'observe également selon les partenaires et les coefficients diffèrent en outre selon
qu'il s'agit des importations ou des exportations.
Corriger les séries des effets de jours ouvrables (CJO) :
Il s'agit de tenir compte des différences de structure en jours ouvrables pour le même mois sur plusieurs années. En effet, l'activité
économique varie selon les jours de la semaine : elle est par exemple nettement plus faible durant les week-ends et les jours fériés.
Pour ce qui est des jours fériés, le mois de mai est très caractéristique : si les 1er et 8 mai tombent un week-end, l'activité
économique au cours du mois de mai sera nettement moins affectée qu'en autre cas. On établit donc pour chaque mois un coefficient,
appelé coefficient des jours ouvrables (CJO) permettant de ramener son poids à la moyenne historique des poids du même mois. Ce
coefficient est calculé pour chaque série produits ou pays et pour chaque flux car a constaté que l'impact des jours ouvrables était
différent selon ces critères.
Les limites de la méthode
Lorsqu'elles sont inhabituelles, de fortes évolutions en données brutes sont parfois mal traduites en données CVS/CJO : ici, la série
corrigée (exportations d'automobiles) ne montre pas assez le phénomène ou l'amplifie.
Les coefficients CVS sont obtenus au moyen de calculs portant sur l'historique du phénomène observé. Ainsi, si un changement de
saisonnalité intervient brutalement, les coefficients CVS ne seront plus adaptés. Il est difficile de remédier à ce problème à court
terme, car si nouvelle saisonnalité il y a, elle sera d'abord considérée comme un aléa.
Pour prendre en compte au mieux les évolutions de saisonnalité, les coefficients sont révisés mensuellement.
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L'examen des résultats annuels se fait toujours en données brutes, les corrections CVS-CJO ayant pour vocation principale de
permettre de mesurer les évolutions infra-annuelles.
Attention : la somme annuelle des séries brutes n'est pas égale à la somme annuelle des séries CVS/CJO, car la
correction des jours ouvrables (CJO) ne s’annule pas sur l’année contrairement à la correction des variations saisonnières (CVS).
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Depuis la publication du chiffre de janvier 2019, le traitement de désaisonnalisation (CVS-CJO) est réalisé uniquement au niveau
élémentaire et les séries CVS-CJO agrégées sont obtenues en faisant la somme des séries CVS-CJO des niveaux élémentaires qui
composent cet agrégat.
Pour les agrégations par produit, le niveau élémentaire correspond au niveau A129 de la CPF. Pour les agrégations par pays,
le niveau élémentaire correspond au niveau pays pour les principaux pays avec lesquels la France échange ou à des regroupements
de pays pour ceux avec qui les échanges sont beaucoup plus limités.
Que l’on agrège par produit ou par pays, les séries agrégées CVS-CJO correspondent à la somme des séries élémentaires CVS-CJO.
Cette approche « indirecte » de désaisonnalisation conserve la propriété d’additivité des séries CVS-CJO, ce que ne permettait pas
l’approche « directe » retenue précédemment.
Ainsi, la série des exportations CVS-CJO de l’agrégat « Matériel de transport » correspond à la somme des séries des
exportations CVS-CJO des « Produits de la construction automobile », des « Équipements automobiles »,
des « Navires et bateaux », des « Matériel ferroviaire roulant », des « Produits de la construction aéronautique
et spatiale » et des « Cycles et motocycles ». De la même manière, la série des importations CVS-CJO depuis l’agrégat Union
Européenne correspond à la somme des importations CVS-CJO depuis chaque pays membre de l’UE.
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L’utilisation de l’approche indirecte pour les séries du commerce extérieur nécessite un traitement supplémentaire étant donné que
pour chaque type de flux, on dispose de deux nomenclatures d'agrégation, par produit et par pays. Or, les totaux des séries CVS-CJO
agrégés selon chacune de ces nomenclatures, c'est-à-dire par produit et par pays, ne coïncident pas forcément. Afin de conserver une
logique d’additivité totale, un calage des séries CVS-CJO pays sur le total des séries CVS-CJO produit est donc réalisé chaque mois.
Ce traitement a été validé après vérification que cette opération de calage n’introduit pas de saisonnalité résiduelle ni d’effets de
jours ouvrables résiduels.
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Les séries relatives aux départements, aux régions, ainsi qu'à certains pays ne font pas l'objet de ces traitements.
En effet, elles ne sont pas soumises à assez de variations saisonnières et de jours ouvrés pour faire l'objet des corrections précitées.
Les traitements apportés aux données : les estimations
Des estimation pour déclarations tardives
Les données collectées par la
Direction générale des douanes et droits indirects sont,
chaque mois, enrichies par des données issues de déclarations tardives : lors de la diffusion des données de mars, par exemple, des opérations relatives à des mois
antérieurs (notamment les plus récents), non connues au moment de leur première diffusion, peuvent être intégrées.
Les résultats collectés d’un mois donné sont ainsi complétés au cours des diffusions postérieures,
comme l'indique le graphique.
Graphique 1 : évolution du montant collecté au cours des diffusions successives
Une correction aux données collectées est donc apportée afin d'estimer les déclarations tardives. Dès la première diffusion, c'est l'estimation de la valeur finale (F sur le graphique 1) qui est diffusée et non la valeur simplement collectée (C).
Le graphique 2 montre l'impact de cette estimation sur une série de données.
Graphique 2 : série de données collectées et série de données estimées
Cette correction est effectuée sur une période de 24 mois car, passé ce délai, les enrichissements ne sont plus significatifs. Ainsi, la valeur initiale des importations d'un mois de janvier de l'année N sera enrichie jusqu'à la diffusion du mois
de décembre de l'année N+1.
L'estimation est appliquée à l'ensemble des séries les plus importantes : FAB/FAB, toutes les rubriques des niveaux d'agrégation spécifiques
de la nomenclature agrégée utilisés (A17, A38, A129), les zones géographiques et économiques et les plus importants pays fournisseurs et clients de la France.
La prise en compte d’opérations sous les seuils statistiques dans les échanges intracommunautaires
Les opérations de faibles valeurs dans les échanges intracommunautaires, qualifiées d'opérations « sous les seuils statistiques » ne
sont pas détaillées par produit et pays dans les statistiques du commerce extérieur. Une estimation du montant global de ces opérations est
toutefois réalisée à l'exportation et à l'importation. Cette estimation est prise en compte dans le calcul de l'indicateur économique
des échanges FAB/FAB y compris matériel militaire et données sous le seuil.
L'indicateur économique des échanges FAB-FAB y compris matériel militaire et données sous le seuil
L'indicateur "Echanges FAB-FAB y compris matériel militaire et données sous le seuil" traduit l'évolution globale du commerce extérieur.
Cet indicateur économique est établi à partir des échanges civils, des échanges de matériel militaire et des données
sous les seuils statistiques dans les échanges intracommunautaires, tous comptabilisés en échanges CAF/FAB.
Pour calculer l'indicateur, les exportations françaises restent comptabilisées au passage de la frontière nationale (FAB).
Une correction (taux de passage CAF/FAB) est par contre apportée aux importations CAF pour éliminer tous les frais liés à l'acheminement des marchandises depuis la frontière du pays
partenaire jusqu'à notre frontière nationale. Une symétrie est ainsi établie dans la comptabilisation des deux flux afin de ne pas biaiser le calcul du solde
commercial. Au final, l'ensemble des échanges est ainsi évalué au "passage de la frontière du pays exportateur" : comptabilisation FAB/FAB.
De fait, les frais liés à l'acheminement des marchandises étrangères jusqu'à la frontière française sont ainsi assimilés à des échanges de services, ce qui correspond par ailleurs
à une recommandation de l'ONU pour harmoniser les normes internationales et travailler dans un cadre comptable qui équilibre le solde commercial de l'ensemble du monde.
Le taux de passage CAF/FAB est le résultat d'une enquête statistique menée
périodiquement par le DSEE auprès des opérateurs. Il ne s'applique qu'à l'indicateur économique global.
Toutes les autres séries statistiques par produits ou par pays sont diffusées en données CAF/FAB.
Historique des taux de passage CAF/FAB :
- janvier 1998 ----> 0,972
- janvier 1999 ----> 0,974
- janvier 2000 ----> 0,977
- janvier 2001 ----> 0,98
- janvier 2004 ----> 0,97
- janvier 2009 ----> 0,968
- janvier 2014 ----> 0,967
- janvier 2024 ----> 0,972
Le calcul de l'indicateur économique global en comptabilisation FAB/FAB répond aux préconisations des institutions européennes
telles que la Banque centrale européenne et Eurostat.
Cette exigence s'applique également à la Banque de France, pour l’établissement de la balance des paiements, et à
l’INSEE, pour l’élaboration des comptes nationaux. Ces institutions intègrent dans leurs statistiques le taux de correction
calculé par la Direction générale des douanes et droits indirects.